Photo Clément L’hôte

 

En 2020, la sécheresse et l’exceptionnelle précocité de la vigne ont mis à rude épreuve les nerfs des vignerons bourguignons. Le millésime naissant a pourtant de quoi rassurer. Certes, il s’avère toujours risquer de parier trop tôt sur un millésime. Mais alors que les vinifications sont sur la fin dans la plupart des exploitations, il est possible de dégager une première tendance. En trois mots, voici ses grandes caractéristiques.

Concentration
Ce n’est pas une surprise. La plupart des parcelles ont souffert du manque d’eau pendant tout l’été, produisant de petites baies très concentrées. C’est vrai pour les chardonnays, et cela l’est encore plus pour les pinots, cépage typiquement septentrional. Pour la plupart vendangés avant les blancs (une exception) les raisins rouges de l’année sont particulièrement sucrés, tanniques et colorés. Mais sans tomber dans l’exubérance. “Les rouges livrent facilement couleur et polyphénols sans forcer l’extraction, les tanins sont déjà soyeux”, se félicite l’interprofession. Seule ombre au tableau : des quantités jugées très faibles par certains vignerons.

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Équilibre
L’interprofession annonce “des dégustations très précises et à des équilibres prometteurs”. En effet la richesse du millésime ne devrait pas alourdir les vins, au contraire. Si le sucre – donc le degré potentiel – s’est concentré dans les baies, il en va de même pour l’acidité. Et cela change tout. Considérée par certains comme la colonne vertébrale du vin, c’est elle qui confère la fraîcheur et la digestibilité attendues dans un flacon de Bourgogne, ainsi que son potentiel de vieillissement.

Typicité
La Bourgogne viticole est souvent qualifiée de “mosaïque”  du fait de son incalculable nombre de particularités géographiques. Ce que 2020 ne fera que confirmer. Les vignerons sont unanimes : l’effet terroir se fait remarquer cette année, parfois entre deux parcelles voisines. Une bonne nouvelle pour la Bourgogne, qui fait de ses “climats” une marque de fabrique.

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