millésime 2022

Grappes de pinot noir. Les baies vont grossir jusqu’à se toucher entre elles (fermeture) puis se colorer (véraison) d’ici la vendange. Photo DR Clément L’hôte

 

Quantité et qualité : voilà le rêve des vignerons de Bourgogne chaque année. Rêve qui pourrait se réaliser en ce millésime 2022, à condition que la grêle ou la sécheresse ne frappent pas d’ici la vendange.

2019, 2020, 2021… Des millésimes de qualité mais aux quantités faibles se sont enchaînés ces dernières années en Bourgogne. Un crève-cœur pour les viticulteurs, qui voient leurs stocks fondre, et peinent à satisfaire tous leurs clients.

Le millésime 2022 pourrait bien leur apporter un bol d’air frais. À l’heure actuelle, le millésime s’annonce qualitatif et quantitatif. Qualitatif, car le soleil et la chaleur de l’année annoncent des raisins mûrs, sains et concentrés. Quantitatif, car pour l’instant les aléas climatique ont plutôt épargné la Bourgogne. Hormis Chablis, le vignoble a échappé aux dégâts de gel. Puis la fleur, période déterminante, s’est déroulée dans d’excellentes conditions, débouchant sur de magnifiques grappes fournies, qui ne demandent plus qu’à mûrir.

 

La grêle, épée de Damoclès jusqu’à la récolte

Chez les vignerons, l’espoir et le sourire sont donc de retour à l’approche de l’été. Mais l’inquiétude aussi. Avant les vendanges – qui s’annoncent pour l’instant fin août – rien n’est joué. Deux dangers menacent encore les pinots noirs et chardonnay : la sécheresse, et la grêle.

La sécheresse semble s’éloigner. Malgré des réserves d’eau très faibles, les orages qui frappent de manière régulière apporte l’eau nécessaire à la maturation des baies.

Le risque de grêle, en revanche, va faire trembler les vignerons jusqu’aux premiers coups de sécateur. Le phénomène peut frapper n’importe quand, avec une soudaineté qui empêche bien souvent d’enclencher à temps les canons anti-grêle, seule protection disponible. Certes, le phénomène est généralement localisé. À ce jour, seule la zone Gevrey-Fixin a subi quelques dégâts.

Mais l’actualité récente a démontré que des grêlons dévastateurs pouvaient aussi s’abattre sur de grandes régions. Début juin, les vins de Gascogne et de la Loire en ont fait les frais. Plus récemment, de larges pans du Bordelais et de Cognac ont vécu la même catastrophe.

Voilà pour le scénario noir. Mais jusqu’ici, tout va bien. Et le millésime 2022 pourrait bien ressembler à 2018 : solaire et généreux. Le rêve de tous les vignerons de Bourgogne.

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