Les 6, 7 et 8 avril 2021, la quasi totalité du vignoble bourguignon a été touché par un épisode de gel exceptionnel. S’il est difficile de chiffrer les dégâts avec précision aujourd’hui, on sait déjà qu’une petite récolte se profile.
Dans un contexte déjà marqué par le Covid et les taxes américaines, un nouveau fléau frappe les vignerons bourguignons en ce printemps 2021. Du 6 au 8 avril, alors que la vigne commençait à repousser, trois nuits de gel ont détruit de nombreux bourgeons naissants. Le mercure est descendu en dessous des -4° dans de nombreux villages, atteignant -7° par endroits. La faute à un vent polaire venu du nord. Dans ces conditions, les moyens de lutte mis en place, comme l’allumage de bougies pour réchauffer l’air, se sont révélés insuffisants.
EN IMAGES. Les vignes de Bourgogne en feu pour lutter contre le gel les viticulteurs du Chablisien, de Côte d'Or ou encore ceux de Pouilly-Fumé ont allumé braseros et bottes de paille pour sauver leurs vignes du froid. https://t.co/5Abew2PZXv via @F3Bourgogne pic.twitter.com/EXczdGRRHu
— CHVV (@HISTOIRE_DU_VIN) April 10, 2021
Près de trois semaines après cet épisode, il est toujours impossible de chiffrer les dégâts. Il faut en effet attendre que les premières inflorescences (les futures grappes) apparaissent pour estimer les rendements. Mais pour l’interprofession, une chose est sûre, « le constat est assez grave ». De l’avis de la plupart des vignerons, la situation serait bien pire qu’en 2016, autre année marquée par les gelées noires. Pour retrouver des dégâts similaires, il faudrait remonter jusqu’à 1991.
Le pinot préservé?
Car contrairement à d’autres millésimes, c’est cette fois toute la Bourgogne qui est touchée. Chablis, Nuits, Beaune, Côte chalonnaise et Mâconnais : presque aucune vigne n’a été épargnée, en plaine comme en coteau. Selon les parcelles, de « 20 à 80%, voire même 100% » des bourgeons seraient détruits, estime l’interprofession. Avec une nuance de taille : le pinot noir, moins avancé que le chardonnay ou l’aligoté, pourrait s’en sortir relativement bien.
Aujourd’hui abattus, les vignerons gardent quand même l’espoir de voir des repousses fructifères courant mai. Ils pourront alors estimer plus précisément l’ampleur des pertes.