L’année 2024 offre une récolte peu quantitative à la Bourgogne. Mais derrière ce constat général se cachent d’importantes disparités, en particulier entre nord et sud de la région. Précisions.
Grêle et pluies incessantes : la météo n’a pas ménagé le vignoble français cette année 2024, et la Bourgogne n’est pas épargnée. Les quantités récoltées cette année sont globalement faibles : 1,14 millions d’hectolitres d’après le BIVB (Bureau interprofessionnel des vins de Bourgogne). C’est bien moins que la moyenne quinquennale, qui s’élève à 1,5 millions d’hectolitres.
Chablis sinistré
Mais tous les vignerons de Bourgogne ne vivent pas la même réalité. Dans le Mâconnais et en Côte chalonnaise, 2024 s’avère très satisfaisant, du point de vue de la qualité comme des volumes. On y a observé de magnifiques baies jusqu’aux vendanges. En Côte d’Or, les pertes sont en revanche très importantes du fait d’une pluviométrie plus élevée. En particulier en Côte de Nuits, ou le pinot noir a souvent subi les assauts du mildiou.
Mais le vignoble le plus à plaindre est le chablisien, et de loin. Là-bas, la grêle s’est ajoutée au déluge, ravageant des milliers d’hectares. Certaines parcelles n’ont même pas été vendangées.
Heureusement, les vignerons de Bourgogne ont reconstitué leurs stocks lors des millésimes 2022 et 2023, tous deux très généreux. À Chablis, ils pourront bénéficier du système de VCI (volume complémentaire individuel), c’est à dire le droit de mobiliser des vins mis en réserve lors des millésimes généreux.
Qualité : le tri va faire la différence
Le style du millésime 2024 sera plutôt orienté vers le classicisme et la fraîcheur, à l’instar de 2016, 2017 ou 2021. Mais dans tous les cas, la qualité des vins dépendra des choix des vignerons, qui, comme chaque année pluvieuse, verront leurs efforts récompensés. Les professionnels ayant assuré un état sanitaire optimum dans leur vigne et effectué un tri drastique des baies en cuverie devraient produire des cuvées d’une grande élégance. |