Apprenez à reconnaître les millésimes récents, de 2022 à 2015.

Dans l’imaginaire collectif, le grand sommelier est celui qui devine le nom d’un vin sans en lire l’étiquette. Cette prouesse est-elle vraiment réalisable? Ou bien réservée à un scenario de film? On pense d’emblée à L’Aile ou la Cuisse, dans lequel Louis de Funès joue à merveille l’expert inspiré.

 

 

Comme souvent, la réalité se trouve à mi-chemin. Le plus grand des spécialistes identifiera difficilement un vigneron, encore moins la localisation de la parcelle. Les producteurs reconnaissent eux-mêmes qu’à l’aveugle, ils reconnaissent rarement leur vin au milieu de celui des confrères…

En revanche, d’autres caractéristiques peuvent être devinées avec un peu d’entrainement. L’appellation notamment. Mais, surtout, le millésime! Rien n’imprime plus sa marque sur un vin que la météo de l’année. Voici quelques astuces pour impressionner vos convives au prochain dîner :

2022 Les robes sont intenses, mais  pas sombres pour autant. Et c’est le nez qui donne l’indice le plus net : le fruit est puissant, très expressif. Les pinots rappellent les baies rouges confiturées; les chardonnays les pommes et poires bien mûres. En bouche, on a beaucoup de chair, de générosité, mais sans lourdeur. Un millésime aussi solaire qu’équilibré.

2021 Parmi les plus simples à reconnaître. Les robes des 2021 sont les plus pâles et cristallines produites depuis de nombreuses années en Bourgogne. Cette clarté, digne des années froides d’il y a quelques décennies, doit vous mettre la puce à l’œil. La fraîcheur saute au nez, puis s’impose en bouche. On perçoit aussi dans ce millésime un supplément de finesse (fruits rouges frais en rouge, fruits du verger et agrumes en blanc), difficile à trouver avec d’autres millésimes récents.

2020 Le plus facile à deviner de tous ! Cette année de canicule a produit des vins d’une concentration rare. La robe des rouges est profonde, presque noire. Celle des blancs d’un or paille. En bouche, la puissance du fruit (mûre et cassis en rouge, fruits jaunes et exotiques en blanc) est accompagnée d’une tension intense. Bref : si un Bourgogne vous rappelle la Côte du Rhône, alors c’est un 2020.

2019 La couleur des vins, bien que splendide, donne peu d’indices… C’est en bouche que l’on devine immédiatement le millésime : 2019 est l’année de la rondeur ! Les vins sont pulpeux, velouté, juteux, en rouge comme en blanc, avec, presque toujours, une sensation de sucrosité. Un toucher incomparable.
2018 : Plus difficile… L’année, solaire, donne de belles couleurs et un fruité confituré. Mais avec une texture moins concentrée, plus souple, qu’en 2022 ou 2019.

2017  Un millésime plutôt frais et léger comparé au années suivantes, avec des belles acidités et une bouche souple, voir aérienne. En rouge, les tanins sont délicats. On est proche de 2021, avec quand même moins de tension et plus de couleur. Dans les appellations régionales et village, vous percevrez les premiers signes de vieillissement.

2016 Le plus dur ! Cette année marquée par le gel a donné des expressions très différentes d’un Climat à l’autre. On a généralement une grande fraîcheur, mais accompagnée d’une sensation de concentration. Beaucoup de ces vins ont mis du temps à s’ouvrir. C’est même, parfois, encore le cas aujourd’hui.

2015  Un millésime chaud, démonstratif, qu’on aura pas de mal à reconnaître. Fruit mûr et généreux et tanins abondants en font un grand millésime de garde, pour amateurs de breuvages puissants, structurés. Hormis sur les grands crus et quelques premiers crus, le temps a fait son œuvre, et vous observerez sur la robe, sombre et dense, quelques nuances tuilées…

S’il reste possible d’identifier des millésimes plus anciens, cela s’avère plus compliqué. Après 10 ans de garde, le temps a fait son œuvre, et d’autre facteurs entrent dans l’équation : capacité de garde, conditions de stockage etc. Mais tout est question d’entraînement…

Share This