Les vendanges s’achèvent en Bourgogne, et leur bilan s’avère globalement très satisfaisant. Volumes modestes, styles disparates et grande qualité seront les maîtres mots de ce millésime.
On attendait en 2025 une précocité record. Et le pronostic s’est avéré à moitié vrai. Certes les premiers crémants ont été récoltés le 18 août, plaçant l’année proche des records de 2003 et 2020. Mais les pluies intenses qui se sont abattues sur le vignoble depuis début septembre ont rebattu les cartes, ou plutôt les dates, des vignerons. Les raisins qui n’ont pas pu être récoltés tôt ont dû être attendus plus longtemps que prévu, et ont repoussé la fin de la campagne à mi-septembre. Une amplitude rare.
Des raisins sains
Cette vendange « en deux temps » aura des répercussions majeurs sur le style des vins. On percevra probablement une différence de profil entre les vins issus d’une récolte d’août et ceux de septembre. Les premiers promettant plus de fraîcheur et les seconds plus de rondeur.
Mais dans un cas comme dans l’autre, la qualité ne devrait pas faire débat. Cette saison 2025, qui est longtemps restée chaude et ensoleillée, a globalement permis aux raisins de mûrir dans de bonnes conditions et sans attaques de maladies comme le mildiou, contrairement à 2024. Seule exception à ce constat : le sud du mâconnais, qui a subi une forte pression sanitaire.
Ainsi les blancs s’annoncent frais, parfumés et équilibrés. En rouge, les différences de style seront plus marquées. Mais la maturité dite « phénolique », à savoir la qualité des tanins et des couleurs, ne fait de doute nulle part.
Vers un millésime 2025 de garde
Autre certitude : des quantités modestes, surtout dans la partie sud du vignoble. Le potentiel, limité dès le début de saison, a subi des difficultés de floraison, puis les coups de chaleurs de fin juin et mi-août. Sans compter quand dans les dernières parcelles vendangées, les fortes pluies de septembre ont pu entrainer quelques attaques de botrytis, donc nécessiter du tri.
Les vinification se déroulent sereinement, grâce à cette belle matière première. Rendez-vous en 2026 pour déguster les premiers vins de l’année et confirmer, ou non, ces premières impressions.
Mais avec ses petites quantités, sa vendange saine et ses maturités abouties, ce millésime 2025 naissant a toutes les chances de rejoindre la famille des grands millésimes, taillés pour la garde, et, surtout, très demandés…