On réduit souvent les blancs de Bourgogne aux huîtres et à l’apéritif. Grave erreur! D’aussi grands vins méritent un vaste terrain de jeux. Voici quelques exemples d’accords pour s’amuser.
L’accord Chablis / fromage
En matière d’accord, il y a deux grande possibilités. La première est le ton sur ton : on marie le vin avec un plat qui lui ressemble. Voilà pourquoi les huîtres et leur fraîcheur iodée son toujours appréciée avec la minéralité du Chablis. L’alternative, c’est l’accord d’opposition : deux caractères très différents, qui se complètent l’un l’autre. Dans cette optique, le chablis se marie parfaitement aux fromages, et en particulier aux fromages gras. Ici, la tension et la minéralité du vin équilibrent naturellement la richesse du mets. Tentez par exemple une premier cru Vaillons sur un Brillat Savarin, ou un grand cru les Clos avec un vieux comté… Magique!
L’accord Pouilly-Fuissé / fruits de mer
Le blanc phare du Mâconnais impressionne toujours par sa complétude : une matière charnue et savoureuse, une trame fraîche et une finale saline. Des caractéristiques qu’on retrouve toutes dans les fruits de mer! Pour cette raison, les deux produits ont les atomes crochus, et vous ne vous tromperez jamais en associant ce chardonnay à des crevettes de Madagascar, un homard à la nage, ou à un poulpe snacké.
L’accord Bouzeron / charcuterie
L’aligoté, c’est la spontanéité : une fraîcheur florale et citronnée immédiatement appréciable. Une excellente raison pour l’associer aux belles charcuterie. Andouillette, jambon de parme, saucissons… la tension du vin contrebalancera la richesse de la viande. Mais l’aligoté ne s’effacera pas pour autant : sa rondeur et sa fine structure tannique lui permettront d’exister aux côtés de ces mets très savoureux. Privilégiez la plus noble des origines : Bouzeron, seul village de Bourgogne dédié à ce cépage.
L’accord Meursault / poulet du dimanche
Onctueux, puissant, complexe et souvent finement boisé, le Meursault est le chardonnay généreux par excellence. Quoi de mieux avec une viande blanche tendre et juteuse? Les deux produits sont aussi riches que fins, et aucun ne prendra le dessus sur l’autre. Poulet rôti, poulet Gaston Gérard, poulet au comté… Toutes les nuances fonctionnent.
L’accord Viré-Clessé / cuisine asiatique
En règle général, difficile d’associer un blanc de bourgogne à la cuisine asiatique : la puissance des épices, des saveurs aigres/douces et des produits fermentés (comme la sauce soja) ont tendance à ocuper l’herbe sous le pied d’un chardonnay ou d’un aligoté, auxquels ont préfèrera souvent un riesling d’Alsace ou un sauvignon de la Loire.
Le Viré-Clessé fait exception à la règle. Le cru du Mâconnais, issu de terroirs favorables à la maturation poussée des baies, se distingue des autres blancs de bourgogne par l’intensité de son aromatique (on retrouve souvent les zestes d’agrumes), son onctuosité et, bien sûr, sa délicate sucrosité. Une personnalité qui tient la comparaison avec un curry vert de crevettes, un pad thai ou encore un ramen.
Bon appétit!