Photo DR Clément L’hôte

 

Avec ses 84 appellations, elles-mêmes divisées en “Climats”, la plus prisées des régions viticoles peut parfois s’entourer de mystère. Comment choisir la cuvée idéale pour soi ou pour ses proches, parmi ce vaste choix ? Découvrez quelques pistes dans cet article.

Choisir en fonction du repas : le pinot pour les viandes, le chardonnay pour la mer

Si les vins de Bourgogne sont parfois complexes, il existe quelques règles très simple pour les accorder. Rares sont les pinots noirs qui ne conviennent pas aux plats carnés. La souplesse d’un rouge de l’Yonne conviendra parfaitement à un plat de charcuterie, tandis que le structure d’un Côte chalonnaise accompagnera admirablement bien une pièce de bœuf au barbecue. Quant aux crus de la Côte de Nuits, leur élégance fait des merveilles avec les gibiers fin en sauce, comme le pigeon.

Côté blancs, l’accord des vins de Bourgogne devient encore plus évident : ils sont faits pour les produits de la mer. Un chablis avec des huîtres, un cru de la Côte de Beaune avec des crustacés en sauce, un pouilly-fuissé avec un poulpe grillé sont autant de mariages qui ont fait leurs preuves. Un beau chardonnay de bourgogne aime aussi la compagnie des volailles en sauce et des fromages de chèvre.

 

Choisir un style : Le nord pour la vivacité, le sud pour la rondeur

La Bourgogne viticole se déploie en un long chapelet de villages du nord au sud de la région. Ainsi, 230 km séparent les crus de l’Yonne de ceux du Mâconnais. Ainsi les variations de climat sont importantes et ont une influence notable sur le style des vins. Les amateurs de fraîcheur et de belles acidités trouveront leur compte dans l’Yonne, à Chablis et alentours.

À l’inverse, Mâcon et la Côte Chalonnaise, au sud de la Bourgogne, offre bien souvent davantage de rondeur et de gourmandise, même si l’on reste dans les standards bourguignons, toujours digestes et élégants.

Entre les deux, Côte de Beaune et Côte de Nuits sont des cas un peu particuliers. Dans ces vignobles, on cherche bien souvent des vins denses et destinés à la garde, et l’usage du fût de chêne y est plus répandu qu’ailleurs. Si, de manière globale, ces vins se gardent mieux, ils peuvent être plus difficiles à déguster les premières années.

 

Choisir un prix : une large palette

Le budget nécessaire varie fortement d’un cru à l’autre. Pour se faire une idée, le plus simple est de suivre la hiérarchie des appellations de Bourgogne. Voici quelques échelles de valeurs :

  • Grands crus : à partir de 100€ la bouteille
  • Premiers crus : de 25 à 100€ la bouteille
  • Villages : de 10 à 80€ la bouteille
  • Régionales : de 5 à 30€ la bouteille

Sachant que plus vous monterez dans cette hiérarchie, plus vous trouverez, en principe, complexité et potentiel de garde. Ce que nous allons détailler dans le paragraphe suivant.

 

Choisir un potentiel : des appellations à ouvrir vite, d’autres à garder

C’est un point sur lequel les vins de bourgogne sont très inégaux : leur potentiel de garde.

La plupart des appellations régionales (bourgogne, coteaux bourguignons, passe-tout-grain, mâcon) sont des vins de plaisir, plutôt simples et francs, à déguster tout de suite. Parmi ces régionales, on trouve des « bourgognes identifiés » un peu plus complexes, et qui méritent souvent 2-3 ans en cave pour livrer leur potentiel.

Exemples : Bourgogne côte chalonnaise, ou bourgogne Épineuil. Du côté des appellations village, l’apogée intervient rarement avant 5 ans de garde. On peut même dépasser les 10 ans avec certains blancs (chablis) ou rouges (Nuits-Saint-Georges, pommard). Enfin, les premiers et grands crus de Bourgogne, s’ils sont souvent remarquables dès leurs jeunes années, livreront rarement leur potentiel avant 5 à 7 ans ; souvent beaucoup plus…

LIRE AUSSI : Derniers millésimes en Bourgogne : que faut-il ouvrir, que faut-il garder? 

 

Goûtez, goûtez, goûtez

Mais tout compte fait, toutes ces indications restent relatives : si l’on peut légitimement s’attendre à retrouver telle ou telle caractéristiques dans une appellation, le reste relève du vigneron. Alors, pour vous faire une idée précise de vos goûts, le mieux reste de goûter dès que possible.

Et en la matière les occasions ne manquent pas. La Fête des grands vins de Bourgogne, chaque troisième week-end de novembre, offre l’opportunité unique de déguster des milliers de vins de la région. Pensez également aux salons, aux portes ouvertes des villages viticoles, ainsi qu’aux différentes Saint-Vincent (fêtes traditionnelles)… Avec modération bien sûr, les crachoirs à dispositions pendant ces différents événements étant là pour vous y aider.

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